dimanche 29 novembre 2009

The Top End

The Top End

Vous vous demandez certainement pourquoi ce nom ?

Je suis tenté de répondre « parce que… ». Mais ça serait un peu déplacé de ma part d’attiser votre curiosité et ne pas vous en dire plus, n’est ce pas ?

La raison est … Tududum…

Non, en fait les aussies nomment Darwin et sa région le Top End. Voilà, c’est tout.

Je vous sens un peu déçu là. Il ne faut pas, bon, en fait c’est un peu la « dernière ligne droite » de notre voyage en Australie. Et il faut bien l’avouer, je crois bien que nous avons gardé le meilleur pour la fin.
Donc le Top End sonne plutôt bien.
Le Top End australien et une fin en beauté pour notre voyage. Le tout en deux mots. Bon bref, je ne vais pas plus m’étendre sur ce titre et continuer à m’envoyer des fleurs. Bon avouez, c’est quand même bien trouvé ?


En route nous faisons une halte à Katherine.
Pas grand-chose à faire là-bas et donc pas grand-chose à raconter. Une rivière où l’on nous dit de ne pas se baigner à cause des crocodiles, mais nous avons beau y regarder de près (via un pont), pas l’ombre d’un seul croco.
Dans un parc, nous rencontrons le temps d’un blues et de quelques phrases échangées, un vieux rocker australien et ses deux chiens.


Nous arrivons à Darwin en fin d’après midi, accueilli par les fumées des grass fire. Ce sont de feux de broussailles maîtrisés qui permettent d’éviter les terribles bush fire et de régénérer les terres. C’est une méthode aborigène ancestrale reprise par le gouvernement australien.

La gare de Darwin est excentrée d’une quinzaine de kilomètres. C’est en bus-navette que nous découvrons Darwin pour la première fois.

Je crois que c’est la plus petite capitale d’état que nous avons vu. Je n’en suis pas sûr mais en tout cas, c’est l’impression que cela donne. Car nous passons d’une route entourée de forêt semi tropicale et de zônes « industrielles » au centre ville.
Pas un gratte-ciel, juste des immeubles dont les plus haut avoisinent les 15 étages peut-être (nous sommes loin des grattes ciels à plus de 50 étages de Perth, Sydney ou Melbourne, et même Adélaïde semble plus grande, c’est pour dire).
Nous débarquons à l’heure de l’apéro et passons par l’artère principale qui est très animée.

Ambiance prometteuse.

In France it will be " Don't walk on the grass!"

Il fait chaud (c’est agréable après le passage en hiver à Adélaïde et les nuits fraîches d’Alice Springs). Il y a des palmiers et autres bananiers de partout.
On se croirait dans un autre pays, vous savez un de ces pays du sud est de l’Asie, comme par exemple l’Indonésie. Tout en gardant les aspects d’une ville occidentale.
Laurie est heureuse de retrouver cette ambiance qui lui fait penser à la Malaisie.


Nous sommes bien installé, notre back packer à deux jacuzzis, au premier étage, une terrasse où il fait bon de flâner qui donne sur la rue principale.


Les premiers jours, nous visitons un peu le reste de Darwin. Nous allons au marché de Mindil beach sunset market. Assistons à de magnifiques couchers de soleil.


Nous voyons que la ville s’étend un peu plus que ce que nous pensions de prime abord.
Le marché est vraiment sympa, ambiance un peu bohème, on y trouve de tout et de n’importe quoi, et un stand faisant des crêpes et gaufres françaises. Yala !!

Un échantillon de l'humour Aussie.

Romain nous rejoint quelques jours après notre arrivée.
Le lendemain, nous partons tôt pour un trip de 3 jours dans le Kakadu National Park. Malcom nous avait dit « vous ne pouvez pas quitter l’Australie sans avoir vu le Kakadu National Park ».
C’est un parc de 20 000 km² doublement classé au patrimoine mondial de l’Unesco, en tant que patrimoine naturel et patrimoine culturel. Ce site est codirigé par les autorités du Northern Territory (l’état de Darwin) et les tribus aborigènes vivant là depuis des milliers d’années.

Kakadu nous voilà !

Bon, ça commence doucement, notre guide a une bonne demi heure de retard sur le planning prévu. Hummm…
On voit débarquer tranquillement un black avec des dread locks, lunettes de soleil vissés sur les yeux. Mouais mouais mouais, je sens que ça va être très « No worries » ce trip.


Nous embarquons donc dans le toyota land cruiser de Daren, son « baby ». direction Kakadu.

Sa vision du trip est « on perd le moins de temps possible sur la route pour passer un maximum de temps sur place. »
Vous pouvez peut-être vous demandez pourquoi je précise cela. Simple, à plusieurs reprises, j’ai prié pour arriver en vie à destination. Non, j’exagère un peu mais pas de beaucoup…

Bref, première destination le Jumping Crocodile Cruise. Alors comme son nom l’indique c’est une croisière sur l’Adelaide river pendant laquelle nous allons voir le fameux Saltie.

Il y a en Australie deux types de crocodiles le crocodile d’eau douce nommé le freshwater crocodile mesurant environ 2 mètres, n’attaquant en théorie que s’il se sent menacé.
Et le saltwater crocodile ou « Saltie ». Mesurant entre 3m50 et 6m, et celui-ci n’hésite pas à attaquer l’homme quand l’occasion se présente.
Encore une charmante spécificité de la faune australienne.

Pendant l’attente du départ, nous jouons avec un magnifique python et prenons une petite collation.
Le bateau semble solide, ok allons-y.

Nous remontons donc la rivière guettant les berges dans l’espoir d’en apercevoir un. À un moment, une vieille souche commence à bouger et s’approcher du bateau. Puis une autre. Effectivement pas facile de discerner un crocodile, d’un tronc d’arbre.
Il est suffisamment près maintenant pour le regarder « dans le blanc des yeux ». Un frisson me parcoure l’échine. C’est impressionnant la taille de ce monstre antédiluvien. L’animateur tend une perche au bout de laquelle est attachée un morceau de viande. Et après avoir fait quelques passages en dessous, le crocodile saute et sort hors de l’eau jusqu’à environ mi ventre.
Charmant spectacle…

Just a little one about 4m.

Après quelques autres crocodiles, c’est le tour des whistling kite, des petits rapaces qui viennent prendre en vol les bouts de viande jetés en l’air.

A lucky shot.

Notre prochaine destination est Ubir Rock. C’est un emplacement sacré et culturel aborigène.
Ah, j’avais oublié de vous dire mais, Darren est aborigène. Et visiter un site aborigène guidé par un aborigène, c’est vraiment très enrichissant.


Il nous explique tout en détail l’utilisation de certaines plantes pour faire une boisson énergétique, les significations de telles peintures qui sont en fait de vraies planches éducatives (dessinées un peu comme si c’était une image aux rayons X) destinées aux jeunes pour leur donner des notions d’anatomie de leurs futures proies, le Baramundi (un gros poisson local), les lézards, les tortues…

Telles autres peintures racontent leurs histoires, leurs lois, leurs légendes comme celle du chasseur chassant plus que ce qu’il en avait besoin et qui a été puni pour cela, ou celle des sœurs se transformant en crocodile pour effrayer les gens et les faire fuir mais qui finalement n’ont pu redevenir humaines.

Et enfin, d’autres peintures sacrées car peintes par les « mimis » (à prononcer [mimiz] et je ne connais pas l’orthographe exact de ce mot), les grands et fragiles esprits des roches.

Une forte spiritualité émane de ce lieu, c’est presque magique.

La vue en haut des rocs est magnifique, époustouflante. Je m’assied là et contemple la plaine tel qu’on dût le faire plus de 4000 ans avant moi, les ancêtres aborigènes. Je ressens alors une profonde sérénité.


Le soleil ne va pas tarder à se coucher et nous devons partir car nous avons de la route à faire.
Nous assistons au milieu de nulle part à un magnifique coucher de soleil entre les arbres (à en croire mes écrits il n’y a que de magnifiques couchers de soleil en Australie, et bien figurez-vous que cela n’est pas si éloigné de la vérité).

Là, commence une longue traversée du Kakadu National Park mener tambour battant par notre guide sur des pistes de graviers…

(Tiens d’ailleurs je n’ai toujours pas allumé le cierge que je m’étais promis d’allumer pendant le trajet si j’arrivais en vie au campement).

Le campement en quelques mots : feu de camps, Darren nous préparant un plat dont lui seul à la recette à base de kangourous (un vrai délice), nuit à la belle étoile dans la jungle, pas de moustiques.

Le lendemain, nous partons pour les Twins Falls avec deux passagers « clandestins » sur le toit sur une piste 4x4 (traversée de rivière en prime) : du 4X4-stop.


Notre guide nous propose de commencer par les dessus des chutes et des gorges.
« Nice landscape there ! »

La montée en plein soleil est quelque peu éprouvante. Mais nous arrivons assez rapidement sur un plateau dont l’agencement des roches est pour le moins curieux voire inhabituel.
Nous traversons ainsi une petite forêt, arrivons sur un point de vue dominant les gorges des Twins Falls.
Puis plus loin, Darren nous explique que cette petite vallée dans laquelle nous marchons est totalement inondée lors de la saison des pluies.
Nous arrivons enfin au-dessus des chutes d’eau. Mais ne nous y attardons pas trop car le spectacle n’est pas si grandiose que ça car nous n’avons pas le droit de nous approcher de trop près des chutes d’eau en raison des risques de chutes.

Par contre un peu plus en amont, nous attends un lieu paradisiaque où nous allons pouvoir nous baigner.

Tout en marchant il nous explique comment sont utilisés ces fleurs orange vif aux vertus énergétiques, ou encore comment cette espèce de fourmis fait son nid dans les arbres en collant différentes feuilles ensemble grâce aux sécrétions collantes des larves.

D’ailleurs, nous pouvons manger et mangeons l’abdomen vert citron de cette même espèce de fourmis. Goût citron vert et l’acide nous pique la langue.

Yuccas et arbres de toutes sortes entourent un petit cours d’eau à l’eau translucide. Cette pause fraîcheur est appréciée de tous après la marche sous le soleil que nous venons de faire.


Après cette pause rafraîchissante, nous voilà repartis pour le bas de ces dites chutes.
Nous marchons quelques centaines de mètres et arrivons à un embarcadère. La suite se fera en bateau.
Le pilote nous explique comment ils s’y prennent pour détecter la présence de crocodiles à l’aide des bouées blanches. Visiblement celles-ci les attirent et ils mordent à pleines dents dedans. De nouvelles marques dans la bouée veut alors dire un crocodile rôde dans les eaux de ces gorges.
D’ailleurs, un peu plus loin, nous apercevons un Fresh water crocodile somnolant sur un arbre pendant ce cours trajet.


Après avoir débarqué, nous marchons encore sur plusieurs centaines de mètres au milieu de la jungle puis sur une passerelle et arrivons au pied de ces fameuses chutes d’eau. Magnifique !
Dommage qu’il soit interdit de se baigner. Une touriste allemande a été attaquée par un saltie, quelques années plus tôt.

Alors, nous ouvrons grand nos yeux et profitons du spectacle qui s’offre à nous.

Une plage de sable blanc, un bassin d’eau clair dans lequel se jette une cascade haute d’environ trente mètres. Le tout, entouré d’une gorge formée de falaises bien plus hautes (entre 50 et 60 mètres par endroits).

Nous prenons notre lunch après un petit rafraîchissement sous une douche placée sur la passerelle.

Puis nous repartons au 4x4 pour rejoindre d’autres chutes d’eau, les Jim Jim Falls (jim jim est le nom aborigènes des arbres bordant la rivière en aval des chutes d’eau).

Ne me demandez pas ce que sont devenus nos deux passagers clandestins, je ne pourrais pas vous répondre. Toutes les hypothèses sont envisageables.

Nous prenons un « chemin » longeant la rivière sur environ deux kilomètres.
Le chemin est assez inégal nécessitant une concentration de tous les instants. D’ailleurs, Romain en fera les frais, car prêtant trop d’attention à là où il met les pieds, il se cogne la tête sur un énorme tronc d’arbre abattu.

Le cirque entourant les chutes est impressionnant. Nous sommes au pied de falaises hautes de plus de 150 mètres.
Avec Romain, nous nageons jusqu’au bas des chutes en traversant plusieurs bassins. C’est assez stressant de nager dans ces eaux sombres.
Ici, tout est recouvert par des eaux bouillonnantes à la saison des pluies, à l’endroit même à partir duquel nous contemplons cette majesté naturelle.

Un fin filet d’eau se jette de toute la hauteur de ces falaises dans un immense bassin d’eau noire.

C’est dans un soleil déclinant à l’horizon que nous quittons ce lieu étonnant.

Encore une fois nous arrivons de nuit à l’emplacement où nous allons camper pour la nuit.

Nous devons aller chercher du bois pour le feu à la lueur des torches. Pas évident.
Le lendemain, nous apprenons que nous étions à quelques mètres d’un étang où pendant la nuit un « saltie » a attaqué un cochon ou un autre animal.

Le soleil se lève sur notre dernier jour dans le Kakadu.

Aujourd’hui nous allons nous rendre aux gorges Baramundi.

Nous marchons pendant une bonne demi heure sous une chaleur étouffante. Nous traversons jungles, mangroves et petites rivières. Puis grimpons pour nous retrouver au dessus des gorges et arriver sur des vasques se situant juste avant la cascade plongeant dix mètres plus bas dans les gorges et un lac d’eau turquoise.

Nous nous relaxons sur les rochers plats entourant ces petits bassins naturels, nageons entre les rochers, plongeons dans les creux, bref nous profitons un maximum de cet instant rafraîchissant.
Puis nous reprenons le chemin pour cette fois, aller nous baigner dans les gorges même pendant que Darren se relaxe, oups pardon, travaille.
Sur le chemin du retour, il nous montre et nous fait goûter les pétales d’une fleur comestible. Petite friandise sucrée.

Nous rejoignons le 4x4 et partons pour le trajet retour vers Darwin.
En chemin nous nous arrêtons pour contempler les termitières géantes. Des blocs de 5 à 6 mètres de haut.

Darren nous explique encore une fois comment les aborigènes utilisent des morceaux de termitières lors de la cuisson de la viande. Ils creusent un trou, y placent des braises sur lesquels ils déposent ces morceaux puis la viande empaquetée et referment le trou. Ce mode de cuisson va donner un goût fumé à la viande.
Nous nous arrêtons aussi à un guet quelques instants le temps de voir un train truck traverser la rivière. Impressionnant!!


Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons pour voir un troupeau de chevaux sauvages.

Retour à la civilisation.

Nous passons environ une semaine à Darwin, pendant laquelle nous profitons de la douceur de la nuit pour nous éclater dans les night clubs, aller fouiner dans les marchés, prendre de multiples bains de soleil en profitant du jacuzzi et admirer de magnifiques couchers de soleil sur la plage.


Une semaine de farniente.

Notre dernière semaine de vacances en Australie.

Nous reprenons le train direction Adélaïde via Alice Springs. Nous y retrouvons l’hiver, la pluie nous accueille à Adélaïde. Le lendemain nous repartons pour notre destination finale Sydney et laissons Romain à Adélaïde qui lui redescendra dans quelques jours à Melbourne.

Nous traversons le Blue Montains dans la brume matinale et débarquons dans l’agitation de Sydney.
Alors que Gaël (qui est toujours sur Melbourne) nous dit qu’il a neigé là-bas, pour nous le soleil est au rendez-vous.

Nous logeons dans un backpacker pas trop loin de la gare dans le centre ville.
Nous passons nos derniers jours à visiter un peu ce que nous n’avions pas eu le temps de faire.
Nous allons à Bondi Beach, une plage réputée pour le surf, les demoiselles en bikini, des life guards les plus connus d’Australie car ils jouent dans une série TV nommée Bondi Rescue (oui il y a de nombreuses séries en Australie de ce genre sur les pompiers, les docteurs volants du Bush, l’équivalent de la SPA, les urgences…) mais aussi réputées pour l’ambiance « m’as-tu vu » qui y règne.
Nous visitons le quartier chinois et le jardin japonais, refaisons quelques tours dans les boutiques du CBD.
Nous nous faisons un restaurant avec Keith, lui racontons notre périple, et lui disons de bien dire au revoir de notre part à toute la famille que nous aurions aimé revoir.
Ces quelques jours sentent la fin du voyage, nous oscillons entre la hâte de rentrer pour revoir tout le monde mais aussi le regret de quitter cette terre qui nous a réservé tant de merveilleuses surprises.
Le dernier jour, nous prenons le bateau pour retourner à Manli, retour à la case départ. Cela nous fait bizarre d’être ici après environ 9 mois, sans Gaël ni Romain, en hiver. Nous refaisons cette promenade sur le sentier le long de la jetée jusqu’à Shelly Beach et le point de vue où nous avions aperçu des baleines.

Adieu Terre d’Australie, toi qui nous si bien accueilli.
Adieu Beauté sauvage.
Adieu vous tous qui allez rester dans nos mémoires.
Keith, Louise, Paul, Nathalie, Malcom, Sherley, Emily, Kelly, Ralf, Akiko , l’équipe du Piccolo, Olivier, Nicolas(franck), Brunino, Oldo, Yohannes, Steven, Nicolas le Breton voyageur, Maël, Kevin et Manon, Darren et Beckie…

Les roues de notre avion quitte le sol dans la nuit.
Nous avons l’impression que le retour est bien plus rapide que l’allée. Laurie a quelques soucis de santé et se repose en 1ère classe jusqu’à Dubaï pendant que moi, je ne dors presque pas.
Dubaï, à peine posés que nous voilà repartis. Rome et enfin Nice.

« Hi mate, euh, pardon bonjour» au douanier français. Ma mère, et bonne surprise, mon père sont là.

Nous voilà de retour au pays.

Les portes s’ouvrent sur un grand soleil, sur le chant des cigales, et l’odeur omniprésente des pins.

Oui nous voilà de retour au pays.



THIS IS THE TOP END.

L'aventure dans le Centre Rouge


Nous changeons de compagnie de train, nous voici à bord du Ghan. Il est nommé ainsi car avant qu’il y ait une ligne de train, la liaison entre Adélaïde, Alice Springs et Darwin se faisait à dos de dromadaires (ce qui explique aussi l’incongruité de voir des troupeaux de « chameaux » sauvages en plein centre de l’Australie). Les australiens ont fait venir en nombre des afghans pour s’en occuper, les faire se reproduire…

Quand la ligne de chemin de fer a été crée, ils l’ont nommé ainsi en hommage à ces hommes qui ont permis pendant des années à Alice Springs et Darwin d’être relié au reste du monde.

Les terres rouges de la Nullarbor Plain n’étaient que des prémisses à ce que nous sommes en train de découvrir.
Le centre rouge.
Le cœur de l’Australie.
Nous assistons à un lever de soleil magnifique, à cet instant le rouge est partout, le sol et le ciel semble presque ne faire qu’un.
Ce n’est pas aussi désertique que nous le pensions de prime abord (moins que la Nullarbor Plain qui est un désert ocre).
Ici trois couleurs dominent. La terre rouge avec quelques nuances ocres.
Le ciel majoritairement bleu.
Et le vert-de-gris de la végétation, les feuilles semblent contaminée par le rouge du sol.
Parfois il y a des tâches jaune savane, de rares surfaces recouvertes les herbes sèches de spinifex.

Au milieu de tout ça, quelques troupeaux de vaches, qui comme chez nous, regardent passer le train nonchalamment.
Nous découvrons environ 7 mois après notre arrivée, l’Australie telle que nous nous l’imaginions avant de partir.
Nous avons hâte de rencontrer les « vrais aborigènes ». Oh, nous en avons déjà rencontrer en de nombreuses occasions un peu sur la côte Est (les premiers à Byron Bay, si je me souviens bien), beaucoup à Perth.
Mais pour la majorité, ils étaient contaminés par la si grandiose civilisation occidentale et britannique…
Réduits à mendier les dollars dans les rues pour étancher leur soif d’alcool.

Dans le train nous faisons connaissance avec 4 français ( Nicolas, un breton, Mael, Kevin et Manon 3 lyonnais).

Alice Springs.

Une ville d’environ 30000 habitants, perdue au milieu de collines, au milieu de nulle part. Elle m’évoque d’une certaine manière un oasis saharien.

Cette ville donne une impression très aérienne. Je veux dire par là, qu’il y a beaucoup d’espace, aucun gratte ciel, de larges rues…

Il y a une ambiance bizarre dans cette ville, et nous mettons un moment avant de réaliser que cela provient du silence (relatif), très inhabituel pour une ville de cette taille là. Nous n’entendons pas le bruit de fond habituel de la circulation des voitures, ni le bruit de la foule anonyme en mouvement.

Notre rencontre avec les aborigènes d’Alice Springs nous déçoit un peu. Ce sont un peu les mêmes qu’à Perth. La seule différence, c’est qu’ici, ils sont chez eux. « Ils s’accordent mieux au paysage ».
Nous allons dans un saloon (le Bojangle) étanché notre soif et notre appétit (viande de kangourou, ému, crocodile, buffalo, chameau). Un saloon typique, nous entrons dans l’ambiance Far West, Cowboy, Farmers, route 66… Dès l’instant où nous franchissons les portes battantes trouées de balles… Une décoration d’enfer.

Notre rencontre avec le centre rouge ne saurait tarder. Nous sommes très impatients (un peu comme la veille d’une bonne journée de snowboard... ;) ).

Départ avant même l’aurore. Plus de 4 heures de route nous attendent.
Sur le chemin, pendant un arrêt essence, nous rencontrons des émus. Un peu plus loin sur la route, nous croiserons un chameau sauvage (en fait dromadaire mais c’est un wild camel so …).
Le sol devient de plus en plus rouge. Le contraste rouge / bleu augmente un peu à chaque kilomètre parcouru.


La végétation se résume aux spinifex et quelques arbres qui je pense, doivent être une des nombreuses espèces d’eucalyptus australiens.

Nous arrivons enfin au Kings Canyon, un des ensembles rocheux du centre rouge les plus vieux sur Terre.
C’est incroyable, car pendant mes centaines de kilomètres parcourus, il n’y avait quasiment pas de reliefs. Une plaine aride à perte de vue. Et là, d’un coup émerge de nul part ce canyon.
C’est une formation de sandstone. Une roche sédimentaire composée de couches de sables accumulées les unes sur les autres au fil des siècles lorsqu’il y avait encore un océan recouvrant ces terres. La couleur rouge provient de la présence de fer dans cet ensemble minéral.



Encore un paysage magnifique… Non non, rassurez vous nous ne sommes absolument pas blasé. Nous avons les yeux grands ouverts. Narines et oreilles de même d’ailleurs.



Nous quittons le Kings Canyon, direction Uluru ou Ayers Rock. Le fameux monolithe rouge.
Nous admirons le coucher de soleil sur le Mt Conner (je me souviens plus exactement le nom sorry), une autre étrangeté, une mesa rouge se dressant au milieu de nul part.

Le soir venu, la température tombe vite, elle descendra au cours de la nuit jusqu’à environ 5°C.
Nous faisons notre première veillée au coin du feu, au milieu du désert à plus de 450 kilomètres de toutes grandes villes. Et nous endormons sous un ciel légèrement voilé (ce qui explique que la température n’est pas descendue trop bas).


Le lendemain direction les Kata Tjuta ou Olgas. Un autre ensemble rocheux s’élevant à environ 450 mètres au dessus du désert.
C’est un ancien monolithe qui au fil des siècles s’est érodé et a formé un ensemble de 36 têtes rocheuses émergeant de la plaine.
En chemin, nous assistons à l’un des plus beaux lever de soleil de ma vie.


Un peu plus tard nous croisons la route d’Uluru avant d’arrivée à notre destination finale.
C’est parti pour une randonnée dans la vallée du vent (elle porte d’ailleurs bien son nom).
Magnifique. Pas d’autres mots.

Puis en route pour Uluru.
Nous en faisons le tour (9km) découvrant au grès de nos pas toutes les facettes de ce géant rouge. Nous apercevons de loin des sites sacrés aborigènes. Puis un peu plus tard, nous croisons un groupe guidé par des aborigènes. Ils leur expliquent la signification culturelle de chaque site. Cela nous laisse sur notre faim, désappointés de ne pas en connaître plus sur cette civilisation ancestrale.

Nous nous en éloignons un peu ensuite pour admirer les nuances de couleurs apparaissant et disparaissant au fur et à mesure que le soleil ce couche. Uluru passera de l’ocre orangée à rouge brique avant de prendre des teintes violacées et enfin disparaître dans l’obscurité.


Notre seconde veillée a lieu sous un grand ciel étoilé et cette nuit, la température chute à -1°C.

Le lendemain matin nous prenons notre petit déjeuner peu de temps après avoir observé le soleil se lever sur Uluru.
La déclinaison de couleurs va cette fois, du noir au prune, puis violet veiné d’ocre. Paysage sympa pour prendre son petit déj’, non ?

Les meilleures choses ont une fin. Et nous devons rentrer sur Alice Springs. En route, nous nous retrouvons en selle sur des chameaux (hum hum) pour un petit tour bien marrant. Très confortable le chameau.

Retour sur Alice Springs. Merci à Mark notre guide pour tout cette aventure dans le centre rouge.

Nous allons visiter quelques jours plus tard l’ancien Alice Springs : La station télégraphique. Petit trip sympa au milieu du bush puis visite de ce relais de l’ancienne ligne télégraphique entre Adélaïde et Le royaume Uni via Darwin, l’Indonésie, l’Inde ...

Nous quittons Alice Springs pour Darwin et le Top End le lendemain.

lundi 7 juillet 2008

Leaving Perth

Leaving Perth

Nous voilà repartis sur la route. Nous fermons la parenthèse Perth non sans quelques émotions.
Laurie a quitté le restaurant avec une boule au ventre. Elle y serait bien restée encore et encore, si j’avais pu trouver un boulot intéressant, si nous n’avions pas prévu de rentrer en France en Août et d’aller en Corse peu de temps après notre arrivée, si nous n’avions pas hâte de revoir familles et amis.
On dit qu’avec des « si » on pourrait mettre Paris en bouteille, ici les « si » nous auraient permis de rester un peu plus.

Donc, nous revoilà dans le train argenté de l’Indian Pacific. Nos yeux, tels des caméras, enregistrent ces paysages que nous ne reverrons sûrement jamais.


Au fur et à mesure que nous nous éloignons de Perth et que la nature reprend ses droits, nous retrouvons les couleurs de l’Australie.
Cette terre déclinant toute les nuances d’ocres, rouges, jaunes et orangés.
Le ciel bleu azur sans un nuage.
Et les verts de gris, verts orangés, verts foncés, verts clairs… des feuillages des eucalyptus.

Nous n'apercevons pas un cheval au galop mais un troupeau de kangourous et de dromadaires.
Ce qui n'a rien d'étonnant puisque nous avons appris qu'en Australie il y a de nombreux troupeaux de dromadaires et chevaux sauvages.

Après un poil plus de 2 jours de train, nous revoilà à Adélaïde en transit, prêt à repartir à l'aventure.

La Parenthèse Perth (longue parenthèse je le reconnais)

Nous ouvrons donc la parenthèse Perth sous la pluie. Un taxi nous dépose au Shiralee Backpacker.

Mention pas mal mais peu mieux faire (surtout après celui d’Adélaïde qui était parfait ou presque).

Nous avons eu à peine le temps de déposer les sacs (nous n’avons même pas encore notre chambre prête) qu’un français déboule trempé dans le backpacker, en proposant du boulot pour qui veut mais à prendre immédiatement. On nous avait dit qu’à Perth il était facile de trouver du boulot mais là c’est mieux qu’on l’espérait.
Donc, crever après 2 jours et 2 nuits de train, je laisse Laurie au Shiralee, et suis ce français nommé François, sous la pluie avec 2 autres gars.

Ainsi commence l’histoire Reece’s (c’est le nom de la boîte). Elle durera un peu plus d’un mois, un mois et demi.
Monter, démonter, nettoyer… tentes, barrières, stands, chaises, tables… Virgin Festival, V8 supercars, Australian Football League (footie)…
Mais je n’ai pas envi de m’attarder plus longtemps sur cette histoire.

J’ai plutôt envi de vous raconter notre auberge espagnole.
Ça va être un peu décousu mais bon, ça donne un peu un style Klappish.

Pendant ce temps, Laurie déprimait un peu toute seule, les premiers jours n’ont pas été très faciles pour elle.
Puis un soir, elle est toute contente de m’annoncer qu’elle a trouvé une colocation pour nous.
Je n’ai pas eu le temps de visiter et lui ai fait confiance.

J’ai eu raison.
Laurie nous a trouvé une maison en colocation.
Nous sommes accueillis par Oldo le suisse allemand fêtard, Yohannes le boulanger allemand, un ours vivant la nuit et dormant le jour, et Nicolas (hummmm) un chef cuisinier français que l’on nommera plus tard Franck Dubosc (à juste titre).

Romain nous a rejoint dans cette maison une dizaine de jours plus tard.
Bruno ou Brunino, un brésilien vient squatter/partager la chambre avec Nicolas.

Laurie a trouvé du boulot dans un café grâce à Nicolas, elle y fait la connaissance de Akiko, une japonaise rigolote puis plus tard de Steven, un français dreadeux bien cool.

Oldo sera remplaçé plus tard par un français, Olivier du 92, euh non en fait par un français et demi, le demi c’est julien du 92 aussi qui passe en coup de vent dort une nuit par ci par là au grès de ses pérégrinations nocturnes.

Nicolas est parti avec 2 italiennes en trip van sur la côte Ouest. Bruno ou Bruniño, un Brésilien, a pris sa place officielle dans la chambre, et Laurie l’a remplacé à son boulot. Un resto à l’ambiance fort sympathique. Elle y a fait la connaissance de Kath sa copine, Daniel le chef, et Taz le cleaner…

Pour ma part, j’ai retrouvé un boulot dans un liquor shop (les supermarchés ne vendent pas de l’alcool en australie, il y a donc les liquor shop pour le faire. J’y fais la connaissance de Pat, Naomie, Michael…
Bref nous avons fait énormément de rencontres.

Les au revoirs ont été compliqués et riches en émotions comme vous pouvez l’imaginez.

Pour ce qui est de Perth et environs, c’est la ville que nous avons préférée.


Et pour cause, nous l’avons parcouru en long en large et en travers.
Des heures et des heures de marche (facilement entre 1h et 2h de marche par jour voire 3 de temps à autre).
Pour visiter, pour se rendre au travail, pour se retrouver, pour aller faire du « shopping », pour sortir le soir, sous la pluie battante, le soleil de plomb, lecteur MP3 branché aux oreilles, au milieu des voitures, des travaux, courant après le temps, calculant les trajets les plus court ou au contraire prenant le temps de faire tours et détours, flânant dans les parcs de la ville ou buvant un affogato à la terrasse d’un café…


Bref je crois n’avoir jamais autant marcher de ma vie.

J’aurai dû me faire sponsoriser par la marque de mes chaussures qui entre nous soit dit ont commencé à rendre l’âme à Perth (vive la colle).


Là encore, il y a beaucoup trop de choses à raconter.
Le CBD (centre des affaires) n’est pas immense mais en pleine expansion, les grattes ciels poussent comme des champignons.
Le meilleur endroit d’après moi pour avoir une belle vue de Perth est King’s Park. Un parc perché sur une colline en face du CBD.


Nous avons fait de nombreuses excursions nocturnes dans le quartier de North Bridge. De pubs en pubs, de boîtes en boîtes…

Nous nous sommes baignés dans l’Océan Indien à Cottesloe (une suburb de Perth).
Nous nous sommes promené à Subiaco et Fremantle.
Je suis retourné plus tard à Fremantle pour visiter la Brasserie de Littles Creatures (enfin une bière potable en Australie) et pour y jouer à la pétanque.
Oui oui vous avez bien lu ! C’est peut-être le seul vrai terrain de pétanque d’Australie héhéhéhé.
Bon, il n’y avait pas le pastaga mais l’ambiance y était, nous y avons débarqué à 3 frenchies et un belge et on s’est bien marré…


Bref que de bons souvenirs à Perth. Romain pourra sûrement plus vous en raconter quand on rentrera car il a fait un tour d’une semaine au Nord de Perth, nagé avec les requins baleines, caressé les dauphins…

Sur ce, je referme la parenthèse Perth.
Pourquoi parenthèse? Parce que nous n'avons pas réellement voyagé pendant cette période de temps. Mais ce fût une parenthèse fort sympathique à vivre.

Far Far West

Far Far Far away.

Nous montons dans le train argenté de l’Indian Pacific. Direction Perth.
Le train est immense, environ 700 mètres de long, le tout tiré par des locomotives diesel. Le confort n’est pas vraiment au rendez-vous toutefois c’est tout de même mieux que lors de notre trajet Melbourne Adélaïde.

Notre machine à voyager dans le temps (et un peu dans l’espace aussi, je le reconnais, un trajet Adelaïde Perth est tout de même, un voyage à l’échelle européenne un voyage de Barcelone à Istanbul).

Donc nous voilà parti pour un peu plus de 2 jours de trajet en train.
C’est quelque chose de parcourir de longues (très longues) étendues sauvages en train.
L’impression que l’on ressent est un retour dans le temps.
Retour à l’époque du Far West.
La traversée du désert de la Nullarbor Plain y est certainement pour quelque chose.


C’est immense, une étendue aride à perte de vue à droite comme à gauche du train, plus exactement une étendue de terre rouge légèrement recouverte d’herbes grisâtres et de petits arbustes aux feuilles grises claires bleutées. Pendant une journée entière ce n’est que ça, la planète Mars.

Les seuls liens tenus avec la civilisation sont les rails.

Ils forment the longest straight stretch of track in the world (plus aisé à dire en anglais qu’en français : la plus longue ligne droite de chemin de fer au monde) environ 450km de ligne droite, environ un Nice - Lyon sans dévier d’un millimètre (enfin j’exagère peut-être un peu mais pas beaucoup). Je suppose que le conducteur doit boire 3 litres de café par jour pour ne pas s’endormir lors de la traversée.
Cette ligne droite a une perspective réellement hypnotique, un peu comme ces dessins d’illusions optiques où l’on voit converger je ne sais combien de lignes droites vers le point de fuite au centre de la feuille.
Comment puis-je le savoir puisque lorsque l’on se trouve dans le train, on ne voit pas ce qui a devant ?
Et bien, nous nous sommes arrêté à Cook.
Ca sonne pas mal Cook, non entre le Western et le film de pirates (hook).
C’est là où le train fait un arrêt pour changer de chauffeur ( lol épuisé par sa traversée), faire le plein… et nous permettre de nous dégourdir les jambes ainsi que par la même occasion visiter ce village perdu au milieu de nulle part.
Il y a eu à une époque 120 habitants, aujourd’hui il n’en reste plus que 4 ou 5 (dont uniquement 2 permanents).
Ici le terme « ville fantôme » prend enfin tout son sens.
Les habitants semblent à la fois avoir déserté le village hier et il y a plus de 50 ans. Un peu comme si le temps s’y était arrêté.
La piscine municipale ressemble à une jardinière géante, des herbes traversent le bitume du terrain de basket, des véhicules se décomposent doucement, il y a même une prison/cellule au barreau tout érodé par la rouille.
En contre partie, il y a encore des dessins d’enfants accrochés au mur de l’école, des meubles dans ce qui était l’hôpital ou l’infirmerie…
Le temps y est stoppé, l’impression en est presque oppressante.
C’est lors de cet arrêt que j’ai pu voir ce qu’il y avait devant le train : ces rails se perdant à l’horizon.


A un moment, le train dépasse un cheval qui s’enfuie au galop dans le bush désertique. Vision fugitive restant gravé dans ma mémoire.

Le voyage continue vers l’Ouest.
Enfin, nous apercevons des lueurs dans la nuit.
Elles se révèlent être les éclairages des mines de Kalgoorlie. L’une des principales villes minières d’Australie.
Kalgoorlie est notre second et dernier arrêt avant Perth (je ment un peu, nous nous sommes arrêtés en plein milieu de nulle part dans la Nullarbor Plain pour déposer quelqu’un, un 4x4 était là pour l’attendre au bord des rails).
Un peu déçu par Kalgoorlie, c’est vrai quoi, j’avais plutôt imaginé la ville classique de prospecteur, c'est-à-dire avec des vieux mineurs barbus bourrés tirant au pistolet en l’air. Hummmm.

Ce n’est pas la première (ni la dernière fois) que mon imagination me joue des tours.
Nous arrivons le lendemain à Perth sous la pluie. Super pour la, je cite, « Sunniest city of Australia ».

Adélaïde

Voici un petit résumé de notre mois d’avril.

En une phrase : Toujours plus loin vers le Lointain Ouest Australien.

Nous partons de Melbourne après avoir dit au revoir à Gael et fait notre Adieu au Van Uatuu… Ce van qui nous a permis de voir bien des choses, nous permettant d’aller de surprises en surprises comme vous avez pu le lire dans nos « aventures » précédentes.
Nous ressentons tous cette petite boule au ventre, nous tournons la page (vous aussi d’ailleurs… ; ) ), une nouvelle page vierge est là à attendre que je tape nos aventures à venir.

Notre nouveau compagnon de voyage va être le train.
Hey mate ! We did a real good deal, a bargain !! : we paid 600 bocques for a ticket wich allow us to travel free on the 3 major railway companies for 6 months. Oups sorry mate, mais je me suis dit qu’en écrivant un peu en anglais je vais peut être rassurer nos parents sur notre évolution dans la langue de Shakespear (Joelle, s’il te plaît, ne balances pas mes erreurs d’orthographe, merci)
Donc nous prenons tout d’abord celui de la compagnie Overland (ligne Melbourne/ Adélaïde) qui va nous mener de Melbourne à Adélaïde.
Un long train tracté par une motrice diesel. Pas vraiment confortable, bruyant mais bon nous n’en avons que pour 8 heures de trajet .Tiens ! C’est marrant mais mon échelle personnelle de temps et distance semble s’être adapter à la taille du pays, en France j’aurai plutôt dit nous en avons pour 8 longues heures de train… Bref, le personnel par contre est bien plus aimable et serviable que celui de notre « chère » société nationale…

8 heures plus tard, nous arrivons à Adélaïde, nous sommes accueillis comme des rois, notre backpacker a envoyé une petite navette pour venir nous chercher. Cool non ?

L’ Annie’s Backpacker est vraiment sympa, petit dej’ gratuit, et dîner de même, à condition de prendre une boisson le soir venu.
Quelle meilleure façon de nous plaire, que de parler à nos estomacs.

Nous partons dès le lendemain en exploration. Adélaïde est une ville assez petite (en comparaison avec Sydney et Melbourne). Malgré qu’il y ait plus d’un million d’habitants, la sensation que l’on a quand on se balade dans ses rues est la sorte de « attitude zen » qui y règne. En effet, une fois sortis du Central Business District, nous avons une l’impression d’être dans une ville de 10000 habitants.

Adélaïde regorge de surprises.
La première est la possibilité d’emprunter des vélos pour la journée, ce qui permet de joindre l’utile à l’agréable et découvrir les rues d’Adélaïde au fil des tours de roues. Cela nous a permis aussi de découvrir un peu les environs.
La deuxième, et peut-être la plus importante, pour nous français en vadrouille, la Découverte du marché couvert.


Imaginez vous un peu nos têtes, après des longs mois de diète alimentaire à l’australienne, nous nous retrouvons « chez nous ».
Poissonniers à la criée.

Maraîchers vendant fruits et légumes de toutes les couleurs et certainement de tous les goûts avec parfois des formes exotiques pour ne pas dire bizarres.

De vrais épiceries, nos narines ne peuvent s’empêcher de frémir en passant devant.

Mais surtout, des boulangerie où, pour la première fois depuis que l’on a posé un pied en Australie, ils vendent des baguettes à la française.

Des charcuteries avec de vrais saucissons, et enfin un fromager au stand garni comme il se doit.



Je viens de voir, dans ces derniers chapitres, que je ne fais que parler d’estomacs, pains, fromages… Bref de nourriture. Ce voyage m’a appris une chose, les français sont de vrais Hobbits (pour ceux qui ne sauraient pas ce qu’est un hobbit, référez vous au livre ou au film « Le seigneur des Anneaux »).
Nous étonnons les australiens (et autres « anglo-saxons ») par notre capacité à donner faim à quiconque nous entendrait parler de bouffe. Nous prenons un bon petit déj’ le matin, parfois un casse croute vers 10h, un repas à midi, un 4h, un apéro avant le repas du soir.
Bref nous avons une vraie culture de la nourriture que beaucoup d’étrangers n’ont pas, ce patrimoine culturel devrait être classé par l’UNESCO.

J’imagine mam en train de lire et sourire en se disant que ce voyage ne m’aura pas changé de ce côté-là. Je te remercie d’ailleurs pour m’avoir donner goût à tout.


Bon, revenons à Adelaïde et à ces nombreuses surprises.
Le Royal Botanic Garden est petit en comparaison avec ceux de Sydney et Melbourne, mais il est plein de charme. On y trouve la « maison jungle » (une sorte de hutte remplie de plantes tropicales), une place ressemblant un peu aux places de nos villages provençaux (platanes immenses, bancs publics…) et une sorte de serre ressemblant à un vaisseau spatial contenant un forêt tropicale.

Il y a aussi les événements culturels.
En se promenant, nous tombons dans une sorte de fête africaine avec des stands vendant de la nourriture (encore) de pratiquement tous les pays d’Afrique, des danseurs et danseuses bougeant au rythme des djumbés et autres instruments aux noms inconnus.
En rentrant au backpacker pour notre apéro, avec Laurie, nous tombons sur une manifestation pro-tibétaine et contre les JO de Pékin. Nous nous asseyons parmi tous les manifestants en entonnons au rythme des autres voies, un de ces chants de prière tibétain avec une bougie symboliquement allumée dans nos mains.
L’Australie semble être partager entre l’intérêt économique d’une relation amicale avec le géant chinois (Kevin Rudd, le 1er ministre ne cesse de faire des allers retours de courtoisie entre la chine et l’australie) et le fait de reconnaître que ce fameux géant viole sans gène et aux yeux du monde entier le respect des droits de l’homme les plus élémentaires (le même Kevin Rudd envisage si je me souviens bien le boycott).
Un peu comme les pays du monde entier, vous me direz, tous dans le même panier de crabe.
Parfois je me dis que nous ne retenons pas les leçons de l’histoire. Souvenez-vous de l’Allemagne nazie grandissante durant les années 30.
Pourquoi sur un accord international, ne tournons nous pas le dos tous ensemble à la Chine ?
Au lieu de se battre pour lui lécher le c** à coup d’accords commerciaux.
Bon ok, je reconnais que tourner le dos à l’usine du monde n’est pas une décision aisée à prendre et non sans conséquence, mais une usine qui ne pourrait vendre ses stocks, se retrouverait dans une situation délicate elle aussi.
Certains diront peut-être que je contamine le blog avec de la politique un peu comme le sport l’a été ces derniers temps par toute cette histoire.
Mais c’est maintenant ou jamais non ?

Human Right.

Après cette semaine presque gastronomique, Laurie et moi reprenons le train pour le Far West et Perth. Romain nous y rejoindra dans une semaine.