Vous vous demandez certainement pourquoi ce nom ?
Je suis tenté de répondre « parce que… ». Mais ça serait un peu déplacé de ma part d’attiser votre curiosité et ne pas vous en dire plus, n’est ce pas ?
La raison est … Tududum…
Non, en fait les aussies nomment Darwin et sa région le Top End. Voilà, c’est tout.
Je vous sens un peu déçu là. Il ne faut pas, bon, en fait c’est un peu la « dernière ligne droite » de notre voyage en Australie. Et il faut bien l’avouer, je crois bien que nous avons gardé le meilleur pour la fin.
Donc le Top End sonne plutôt bien.
Le Top End australien et une fin en beauté pour notre voyage. Le tout en deux mots. Bon bref, je ne vais pas plus m’étendre sur ce titre et continuer à m’envoyer des fleurs. Bon avouez, c’est quand même bien trouvé ?
En route nous faisons une halte à Katherine.
Pas grand-chose à faire là-bas et donc pas grand-chose à raconter. Une rivière où l’on nous dit de ne pas se baigner à cause des crocodiles, mais nous avons beau y regarder de près (via un pont), pas l’ombre d’un seul croco.
Dans un parc, nous rencontrons le temps d’un blues et de quelques phrases échangées, un vieux rocker australien et ses deux chiens.
Nous arrivons à Darwin en fin d’après midi, accueilli par les fumées des grass fire. Ce sont de feux de broussailles maîtrisés qui permettent d’éviter les terribles bush fire et de régénérer les terres. C’est une méthode aborigène ancestrale reprise par le gouvernement australien.
La gare de Darwin est excentrée d’une quinzaine de kilomètres. C’est en bus-navette que nous découvrons Darwin pour la première fois.
Je crois que c’est la plus petite capitale d’état que nous avons vu. Je n’en suis pas sûr mais en tout cas, c’est l’impression que cela donne. Car nous passons d’une route entourée de forêt semi tropicale et de zônes « industrielles » au centre ville.
Pas un gratte-ciel, juste des immeubles dont les plus haut avoisinent les 15 étages peut-être (nous sommes loin des grattes ciels à plus de 50 étages de Perth, Sydney ou Melbourne, et même Adélaïde semble plus grande, c’est pour dire).
Nous débarquons à l’heure de l’apéro et passons par l’artère principale qui est très animée.
Ambiance prometteuse.
Il fait chaud (c’est agréable après le passage en hiver à Adélaïde et les nuits fraîches d’Alice Springs). Il y a des palmiers et autres bananiers de partout.
On se croirait dans un autre pays, vous savez un de ces pays du sud est de l’Asie, comme par exemple l’Indonésie. Tout en gardant les aspects d’une ville occidentale.
Laurie est heureuse de retrouver cette ambiance qui lui fait penser à la Malaisie.
Nous sommes bien installé, notre back packer à deux jacuzzis, au premier étage, une terrasse où il fait bon de flâner qui donne sur la rue principale.
Les premiers jours, nous visitons un peu le reste de Darwin. Nous allons au marché de Mindil beach sunset market. Assistons à de magnifiques couchers de soleil.
Nous voyons que la ville s’étend un peu plus que ce que nous pensions de prime abord.
Le marché est vraiment sympa, ambiance un peu bohème, on y trouve de tout et de n’importe quoi, et un stand faisant des crêpes et gaufres françaises. Yala !!
Romain nous rejoint quelques jours après notre arrivée.
Le lendemain, nous partons tôt pour un trip de 3 jours dans le Kakadu National Park. Malcom nous avait dit « vous ne pouvez pas quitter l’Australie sans avoir vu le Kakadu National Park ».
C’est un parc de 20 000 km² doublement classé au patrimoine mondial de l’Unesco, en tant que patrimoine naturel et patrimoine culturel. Ce site est codirigé par les autorités du Northern Territory (l’état de Darwin) et les tribus aborigènes vivant là depuis des milliers d’années.
Kakadu nous voilà !
Bon, ça commence doucement, notre guide a une bonne demi heure de retard sur le planning prévu. Hummm…
On voit débarquer tranquillement un black avec des dread locks, lunettes de soleil vissés sur les yeux. Mouais mouais mouais, je sens que ça va être très « No worries » ce trip.
Nous embarquons donc dans le toyota land cruiser de Daren, son « baby ». direction Kakadu.
Sa vision du trip est « on perd le moins de temps possible sur la route pour passer un maximum de temps sur place. »
Vous pouvez peut-être vous demandez pourquoi je précise cela. Simple, à plusieurs reprises, j’ai prié pour arriver en vie à destination. Non, j’exagère un peu mais pas de beaucoup…
Bref, première destination le Jumping Crocodile Cruise. Alors comme son nom l’indique c’est une croisière sur l’Adelaide river pendant laquelle nous allons voir le fameux Saltie.
Il y a en Australie deux types de crocodiles le crocodile d’eau douce nommé le freshwater crocodile mesurant environ 2 mètres, n’attaquant en théorie que s’il se sent menacé.
Et le saltwater crocodile ou « Saltie ». Mesurant entre 3m50 et 6m, et celui-ci n’hésite pas à attaquer l’homme quand l’occasion se présente.
Encore une charmante spécificité de la faune australienne.
Pendant l’attente du départ, nous jouons avec un magnifique python et prenons une petite collation.
Le bateau semble solide, ok allons-y.
Nous remontons donc la rivière guettant les berges dans l’espoir d’en apercevoir un. À un moment, une vieille souche commence à bouger et s’approcher du bateau. Puis une autre. Effectivement pas facile de discerner un crocodile, d’un tronc d’arbre.
Il est suffisamment près maintenant pour le regarder « dans le blanc des yeux ». Un frisson me parcoure l’échine. C’est impressionnant la taille de ce monstre antédiluvien. L’animateur tend une perche au bout de laquelle est attachée un morceau de viande. Et après avoir fait quelques passages en dessous, le crocodile saute et sort hors de l’eau jusqu’à environ mi ventre.
Charmant spectacle…
Après quelques autres crocodiles, c’est le tour des whistling kite, des petits rapaces qui viennent prendre en vol les bouts de viande jetés en l’air.
Notre prochaine destination est Ubir Rock. C’est un emplacement sacré et culturel aborigène.
Ah, j’avais oublié de vous dire mais, Darren est aborigène. Et visiter un site aborigène guidé par un aborigène, c’est vraiment très enrichissant.
Il nous explique tout en détail l’utilisation de certaines plantes pour faire une boisson énergétique, les significations de telles peintures qui sont en fait de vraies planches éducatives (dessinées un peu comme si c’était une image aux rayons X) destinées aux jeunes pour leur donner des notions d’anatomie de leurs futures proies, le Baramundi (un gros poisson local), les lézards, les tortues…
Telles autres peintures racontent leurs histoires, leurs lois, leurs légendes comme celle du chasseur chassant plus que ce qu’il en avait besoin et qui a été puni pour cela, ou celle des sœurs se transformant en crocodile pour effrayer les gens et les faire fuir mais qui finalement n’ont pu redevenir humaines.
Et enfin, d’autres peintures sacrées car peintes par les « mimis » (à prononcer [mimiz] et je ne connais pas l’orthographe exact de ce mot), les grands et fragiles esprits des roches.
Une forte spiritualité émane de ce lieu, c’est presque magique.
La vue en haut des rocs est magnifique, époustouflante. Je m’assied là et contemple la plaine tel qu’on dût le faire plus de 4000 ans avant moi, les ancêtres aborigènes. Je ressens alors une profonde sérénité.
Le soleil ne va pas tarder à se coucher et nous devons partir car nous avons de la route à faire.
Nous assistons au milieu de nulle part à un magnifique coucher de soleil entre les arbres (à en croire mes écrits il n’y a que de magnifiques couchers de soleil en Australie, et bien figurez-vous que cela n’est pas si éloigné de la vérité).
Là, commence une longue traversée du Kakadu National Park mener tambour battant par notre guide sur des pistes de graviers…
(Tiens d’ailleurs je n’ai toujours pas allumé le cierge que je m’étais promis d’allumer pendant le trajet si j’arrivais en vie au campement).
Le campement en quelques mots : feu de camps, Darren nous préparant un plat dont lui seul à la recette à base de kangourous (un vrai délice), nuit à la belle étoile dans la jungle, pas de moustiques.
Le lendemain, nous partons pour les Twins Falls avec deux passagers « clandestins » sur le toit sur une piste 4x4 (traversée de rivière en prime) : du 4X4-stop.
Notre guide nous propose de commencer par les dessus des chutes et des gorges.
« Nice landscape there ! »
La montée en plein soleil est quelque peu éprouvante. Mais nous arrivons assez rapidement sur un plateau dont l’agencement des roches est pour le moins curieux voire inhabituel.
Nous traversons ainsi une petite forêt, arrivons sur un point de vue dominant les gorges des Twins Falls.
Puis plus loin, Darren nous explique que cette petite vallée dans laquelle nous marchons est totalement inondée lors de la saison des pluies.
Nous arrivons enfin au-dessus des chutes d’eau. Mais ne nous y attardons pas trop car le spectacle n’est pas si grandiose que ça car nous n’avons pas le droit de nous approcher de trop près des chutes d’eau en raison des risques de chutes.
Par contre un peu plus en amont, nous attends un lieu paradisiaque où nous allons pouvoir nous baigner.
Tout en marchant il nous explique comment sont utilisés ces fleurs orange vif aux vertus énergétiques, ou encore comment cette espèce de fourmis fait son nid dans les arbres en collant différentes feuilles ensemble grâce aux sécrétions collantes des larves.
D’ailleurs, nous pouvons manger et mangeons l’abdomen vert citron de cette même espèce de fourmis. Goût citron vert et l’acide nous pique la langue.
Yuccas et arbres de toutes sortes entourent un petit cours d’eau à l’eau translucide. Cette pause fraîcheur est appréciée de tous après la marche sous le soleil que nous venons de faire.
Après cette pause rafraîchissante, nous voilà repartis pour le bas de ces dites chutes.
Nous marchons quelques centaines de mètres et arrivons à un embarcadère. La suite se fera en bateau.
Le pilote nous explique comment ils s’y prennent pour détecter la présence de crocodiles à l’aide des bouées blanches. Visiblement celles-ci les attirent et ils mordent à pleines dents dedans. De nouvelles marques dans la bouée veut alors dire un crocodile rôde dans les eaux de ces gorges.
D’ailleurs, un peu plus loin, nous apercevons un Fresh water crocodile somnolant sur un arbre pendant ce cours trajet.
Après avoir débarqué, nous marchons encore sur plusieurs centaines de mètres au milieu de la jungle puis sur une passerelle et arrivons au pied de ces fameuses chutes d’eau. Magnifique !
Dommage qu’il soit interdit de se baigner. Une touriste allemande a été attaquée par un saltie, quelques années plus tôt.
Alors, nous ouvrons grand nos yeux et profitons du spectacle qui s’offre à nous.
Une plage de sable blanc, un bassin d’eau clair dans lequel se jette une cascade haute d’environ trente mètres. Le tout, entouré d’une gorge formée de falaises bien plus hautes (entre 50 et 60 mètres par endroits).
Nous prenons notre lunch après un petit rafraîchissement sous une douche placée sur la passerelle.
Puis nous repartons au 4x4 pour rejoindre d’autres chutes d’eau, les Jim Jim Falls (jim jim est le nom aborigènes des arbres bordant la rivière en aval des chutes d’eau).
Ne me demandez pas ce que sont devenus nos deux passagers clandestins, je ne pourrais pas vous répondre. Toutes les hypothèses sont envisageables.
Nous prenons un « chemin » longeant la rivière sur environ deux kilomètres.
Le chemin est assez inégal nécessitant une concentration de tous les instants. D’ailleurs, Romain en fera les frais, car prêtant trop d’attention à là où il met les pieds, il se cogne la tête sur un énorme tronc d’arbre abattu.
Le cirque entourant les chutes est impressionnant. Nous sommes au pied de falaises hautes de plus de 150 mètres.
Avec Romain, nous nageons jusqu’au bas des chutes en traversant plusieurs bassins. C’est assez stressant de nager dans ces eaux sombres.
Ici, tout est recouvert par des eaux bouillonnantes à la saison des pluies, à l’endroit même à partir duquel nous contemplons cette majesté naturelle.
Un fin filet d’eau se jette de toute la hauteur de ces falaises dans un immense bassin d’eau noire.
C’est dans un soleil déclinant à l’horizon que nous quittons ce lieu étonnant.
Encore une fois nous arrivons de nuit à l’emplacement où nous allons camper pour la nuit.
Nous devons aller chercher du bois pour le feu à la lueur des torches. Pas évident.
Le lendemain, nous apprenons que nous étions à quelques mètres d’un étang où pendant la nuit un « saltie » a attaqué un cochon ou un autre animal.
Le soleil se lève sur notre dernier jour dans le Kakadu.
Aujourd’hui nous allons nous rendre aux gorges Baramundi.
Nous marchons pendant une bonne demi heure sous une chaleur étouffante. Nous traversons jungles, mangroves et petites rivières. Puis grimpons pour nous retrouver au dessus des gorges et arriver sur des vasques se situant juste avant la cascade plongeant dix mètres plus bas dans les gorges et un lac d’eau turquoise.
Nous nous relaxons sur les rochers plats entourant ces petits bassins naturels, nageons entre les rochers, plongeons dans les creux, bref nous profitons un maximum de cet instant rafraîchissant.
Puis nous reprenons le chemin pour cette fois, aller nous baigner dans les gorges même pendant que Darren se relaxe, oups pardon, travaille.
Sur le chemin du retour, il nous montre et nous fait goûter les pétales d’une fleur comestible. Petite friandise sucrée.
Nous rejoignons le 4x4 et partons pour le trajet retour vers Darwin.
En chemin nous nous arrêtons pour contempler les termitières géantes. Des blocs de 5 à 6 mètres de haut.
Darren nous explique encore une fois comment les aborigènes utilisent des morceaux de termitières lors de la cuisson de la viande. Ils creusent un trou, y placent des braises sur lesquels ils déposent ces morceaux puis la viande empaquetée et referment le trou. Ce mode de cuisson va donner un goût fumé à la viande.
Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons pour voir un troupeau de chevaux sauvages.
Retour à la civilisation.
Nous passons environ une semaine à Darwin, pendant laquelle nous profitons de la douceur de la nuit pour nous éclater dans les night clubs, aller fouiner dans les marchés, prendre de multiples bains de soleil en profitant du jacuzzi et admirer de magnifiques couchers de soleil sur la plage.
Une semaine de farniente.
Notre dernière semaine de vacances en Australie.
Nous reprenons le train direction Adélaïde via Alice Springs. Nous y retrouvons l’hiver, la pluie nous accueille à Adélaïde. Le lendemain nous repartons pour notre destination finale Sydney et laissons Romain à Adélaïde qui lui redescendra dans quelques jours à Melbourne.
Nous traversons le Blue Montains dans la brume matinale et débarquons dans l’agitation de Sydney.
Alors que Gaël (qui est toujours sur Melbourne) nous dit qu’il a neigé là-bas, pour nous le soleil est au rendez-vous.
Nous logeons dans un backpacker pas trop loin de la gare dans le centre ville.
Nous passons nos derniers jours à visiter un peu ce que nous n’avions pas eu le temps de faire.
Nous allons à Bondi Beach, une plage réputée pour le surf, les demoiselles en bikini, des life guards les plus connus d’Australie car ils jouent dans une série TV nommée Bondi Rescue (oui il y a de nombreuses séries en Australie de ce genre sur les pompiers, les docteurs volants du Bush, l’équivalent de la SPA, les urgences…) mais aussi réputées pour l’ambiance « m’as-tu vu » qui y règne.
Nous visitons le quartier chinois et le jardin japonais, refaisons quelques tours dans les boutiques du CBD.
Nous nous faisons un restaurant avec Keith, lui racontons notre périple, et lui disons de bien dire au revoir de notre part à toute la famille que nous aurions aimé revoir.
Ces quelques jours sentent la fin du voyage, nous oscillons entre la hâte de rentrer pour revoir tout le monde mais aussi le regret de quitter cette terre qui nous a réservé tant de merveilleuses surprises.
Le dernier jour, nous prenons le bateau pour retourner à Manli, retour à la case départ. Cela nous fait bizarre d’être ici après environ 9 mois, sans Gaël ni Romain, en hiver. Nous refaisons cette promenade sur le sentier le long de la jetée jusqu’à Shelly Beach et le point de vue où nous avions aperçu des baleines.
Adieu Terre d’Australie, toi qui nous si bien accueilli.
Adieu Beauté sauvage.
Adieu vous tous qui allez rester dans nos mémoires.
Keith, Louise, Paul, Nathalie, Malcom, Sherley, Emily, Kelly, Ralf, Akiko , l’équipe du Piccolo, Olivier, Nicolas(franck), Brunino, Oldo, Yohannes, Steven, Nicolas le Breton voyageur, Maël, Kevin et Manon, Darren et Beckie…
Les roues de notre avion quitte le sol dans la nuit.
Nous avons l’impression que le retour est bien plus rapide que l’allée. Laurie a quelques soucis de santé et se repose en 1ère classe jusqu’à Dubaï pendant que moi, je ne dors presque pas.
Dubaï, à peine posés que nous voilà repartis. Rome et enfin Nice.
« Hi mate, euh, pardon bonjour» au douanier français. Ma mère, et bonne surprise, mon père sont là.
Nous voilà de retour au pays.
Les portes s’ouvrent sur un grand soleil, sur le chant des cigales, et l’odeur omniprésente des pins.
Oui nous voilà de retour au pays.
THIS IS THE TOP END.
