lundi 7 juillet 2008

Far Far West

Far Far Far away.

Nous montons dans le train argenté de l’Indian Pacific. Direction Perth.
Le train est immense, environ 700 mètres de long, le tout tiré par des locomotives diesel. Le confort n’est pas vraiment au rendez-vous toutefois c’est tout de même mieux que lors de notre trajet Melbourne Adélaïde.

Notre machine à voyager dans le temps (et un peu dans l’espace aussi, je le reconnais, un trajet Adelaïde Perth est tout de même, un voyage à l’échelle européenne un voyage de Barcelone à Istanbul).

Donc nous voilà parti pour un peu plus de 2 jours de trajet en train.
C’est quelque chose de parcourir de longues (très longues) étendues sauvages en train.
L’impression que l’on ressent est un retour dans le temps.
Retour à l’époque du Far West.
La traversée du désert de la Nullarbor Plain y est certainement pour quelque chose.


C’est immense, une étendue aride à perte de vue à droite comme à gauche du train, plus exactement une étendue de terre rouge légèrement recouverte d’herbes grisâtres et de petits arbustes aux feuilles grises claires bleutées. Pendant une journée entière ce n’est que ça, la planète Mars.

Les seuls liens tenus avec la civilisation sont les rails.

Ils forment the longest straight stretch of track in the world (plus aisé à dire en anglais qu’en français : la plus longue ligne droite de chemin de fer au monde) environ 450km de ligne droite, environ un Nice - Lyon sans dévier d’un millimètre (enfin j’exagère peut-être un peu mais pas beaucoup). Je suppose que le conducteur doit boire 3 litres de café par jour pour ne pas s’endormir lors de la traversée.
Cette ligne droite a une perspective réellement hypnotique, un peu comme ces dessins d’illusions optiques où l’on voit converger je ne sais combien de lignes droites vers le point de fuite au centre de la feuille.
Comment puis-je le savoir puisque lorsque l’on se trouve dans le train, on ne voit pas ce qui a devant ?
Et bien, nous nous sommes arrêté à Cook.
Ca sonne pas mal Cook, non entre le Western et le film de pirates (hook).
C’est là où le train fait un arrêt pour changer de chauffeur ( lol épuisé par sa traversée), faire le plein… et nous permettre de nous dégourdir les jambes ainsi que par la même occasion visiter ce village perdu au milieu de nulle part.
Il y a eu à une époque 120 habitants, aujourd’hui il n’en reste plus que 4 ou 5 (dont uniquement 2 permanents).
Ici le terme « ville fantôme » prend enfin tout son sens.
Les habitants semblent à la fois avoir déserté le village hier et il y a plus de 50 ans. Un peu comme si le temps s’y était arrêté.
La piscine municipale ressemble à une jardinière géante, des herbes traversent le bitume du terrain de basket, des véhicules se décomposent doucement, il y a même une prison/cellule au barreau tout érodé par la rouille.
En contre partie, il y a encore des dessins d’enfants accrochés au mur de l’école, des meubles dans ce qui était l’hôpital ou l’infirmerie…
Le temps y est stoppé, l’impression en est presque oppressante.
C’est lors de cet arrêt que j’ai pu voir ce qu’il y avait devant le train : ces rails se perdant à l’horizon.


A un moment, le train dépasse un cheval qui s’enfuie au galop dans le bush désertique. Vision fugitive restant gravé dans ma mémoire.

Le voyage continue vers l’Ouest.
Enfin, nous apercevons des lueurs dans la nuit.
Elles se révèlent être les éclairages des mines de Kalgoorlie. L’une des principales villes minières d’Australie.
Kalgoorlie est notre second et dernier arrêt avant Perth (je ment un peu, nous nous sommes arrêtés en plein milieu de nulle part dans la Nullarbor Plain pour déposer quelqu’un, un 4x4 était là pour l’attendre au bord des rails).
Un peu déçu par Kalgoorlie, c’est vrai quoi, j’avais plutôt imaginé la ville classique de prospecteur, c'est-à-dire avec des vieux mineurs barbus bourrés tirant au pistolet en l’air. Hummmm.

Ce n’est pas la première (ni la dernière fois) que mon imagination me joue des tours.
Nous arrivons le lendemain à Perth sous la pluie. Super pour la, je cite, « Sunniest city of Australia ».

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