dimanche 29 novembre 2009

L'aventure dans le Centre Rouge


Nous changeons de compagnie de train, nous voici à bord du Ghan. Il est nommé ainsi car avant qu’il y ait une ligne de train, la liaison entre Adélaïde, Alice Springs et Darwin se faisait à dos de dromadaires (ce qui explique aussi l’incongruité de voir des troupeaux de « chameaux » sauvages en plein centre de l’Australie). Les australiens ont fait venir en nombre des afghans pour s’en occuper, les faire se reproduire…

Quand la ligne de chemin de fer a été crée, ils l’ont nommé ainsi en hommage à ces hommes qui ont permis pendant des années à Alice Springs et Darwin d’être relié au reste du monde.

Les terres rouges de la Nullarbor Plain n’étaient que des prémisses à ce que nous sommes en train de découvrir.
Le centre rouge.
Le cœur de l’Australie.
Nous assistons à un lever de soleil magnifique, à cet instant le rouge est partout, le sol et le ciel semble presque ne faire qu’un.
Ce n’est pas aussi désertique que nous le pensions de prime abord (moins que la Nullarbor Plain qui est un désert ocre).
Ici trois couleurs dominent. La terre rouge avec quelques nuances ocres.
Le ciel majoritairement bleu.
Et le vert-de-gris de la végétation, les feuilles semblent contaminée par le rouge du sol.
Parfois il y a des tâches jaune savane, de rares surfaces recouvertes les herbes sèches de spinifex.

Au milieu de tout ça, quelques troupeaux de vaches, qui comme chez nous, regardent passer le train nonchalamment.
Nous découvrons environ 7 mois après notre arrivée, l’Australie telle que nous nous l’imaginions avant de partir.
Nous avons hâte de rencontrer les « vrais aborigènes ». Oh, nous en avons déjà rencontrer en de nombreuses occasions un peu sur la côte Est (les premiers à Byron Bay, si je me souviens bien), beaucoup à Perth.
Mais pour la majorité, ils étaient contaminés par la si grandiose civilisation occidentale et britannique…
Réduits à mendier les dollars dans les rues pour étancher leur soif d’alcool.

Dans le train nous faisons connaissance avec 4 français ( Nicolas, un breton, Mael, Kevin et Manon 3 lyonnais).

Alice Springs.

Une ville d’environ 30000 habitants, perdue au milieu de collines, au milieu de nulle part. Elle m’évoque d’une certaine manière un oasis saharien.

Cette ville donne une impression très aérienne. Je veux dire par là, qu’il y a beaucoup d’espace, aucun gratte ciel, de larges rues…

Il y a une ambiance bizarre dans cette ville, et nous mettons un moment avant de réaliser que cela provient du silence (relatif), très inhabituel pour une ville de cette taille là. Nous n’entendons pas le bruit de fond habituel de la circulation des voitures, ni le bruit de la foule anonyme en mouvement.

Notre rencontre avec les aborigènes d’Alice Springs nous déçoit un peu. Ce sont un peu les mêmes qu’à Perth. La seule différence, c’est qu’ici, ils sont chez eux. « Ils s’accordent mieux au paysage ».
Nous allons dans un saloon (le Bojangle) étanché notre soif et notre appétit (viande de kangourou, ému, crocodile, buffalo, chameau). Un saloon typique, nous entrons dans l’ambiance Far West, Cowboy, Farmers, route 66… Dès l’instant où nous franchissons les portes battantes trouées de balles… Une décoration d’enfer.

Notre rencontre avec le centre rouge ne saurait tarder. Nous sommes très impatients (un peu comme la veille d’une bonne journée de snowboard... ;) ).

Départ avant même l’aurore. Plus de 4 heures de route nous attendent.
Sur le chemin, pendant un arrêt essence, nous rencontrons des émus. Un peu plus loin sur la route, nous croiserons un chameau sauvage (en fait dromadaire mais c’est un wild camel so …).
Le sol devient de plus en plus rouge. Le contraste rouge / bleu augmente un peu à chaque kilomètre parcouru.


La végétation se résume aux spinifex et quelques arbres qui je pense, doivent être une des nombreuses espèces d’eucalyptus australiens.

Nous arrivons enfin au Kings Canyon, un des ensembles rocheux du centre rouge les plus vieux sur Terre.
C’est incroyable, car pendant mes centaines de kilomètres parcourus, il n’y avait quasiment pas de reliefs. Une plaine aride à perte de vue. Et là, d’un coup émerge de nul part ce canyon.
C’est une formation de sandstone. Une roche sédimentaire composée de couches de sables accumulées les unes sur les autres au fil des siècles lorsqu’il y avait encore un océan recouvrant ces terres. La couleur rouge provient de la présence de fer dans cet ensemble minéral.



Encore un paysage magnifique… Non non, rassurez vous nous ne sommes absolument pas blasé. Nous avons les yeux grands ouverts. Narines et oreilles de même d’ailleurs.



Nous quittons le Kings Canyon, direction Uluru ou Ayers Rock. Le fameux monolithe rouge.
Nous admirons le coucher de soleil sur le Mt Conner (je me souviens plus exactement le nom sorry), une autre étrangeté, une mesa rouge se dressant au milieu de nul part.

Le soir venu, la température tombe vite, elle descendra au cours de la nuit jusqu’à environ 5°C.
Nous faisons notre première veillée au coin du feu, au milieu du désert à plus de 450 kilomètres de toutes grandes villes. Et nous endormons sous un ciel légèrement voilé (ce qui explique que la température n’est pas descendue trop bas).


Le lendemain direction les Kata Tjuta ou Olgas. Un autre ensemble rocheux s’élevant à environ 450 mètres au dessus du désert.
C’est un ancien monolithe qui au fil des siècles s’est érodé et a formé un ensemble de 36 têtes rocheuses émergeant de la plaine.
En chemin, nous assistons à l’un des plus beaux lever de soleil de ma vie.


Un peu plus tard nous croisons la route d’Uluru avant d’arrivée à notre destination finale.
C’est parti pour une randonnée dans la vallée du vent (elle porte d’ailleurs bien son nom).
Magnifique. Pas d’autres mots.

Puis en route pour Uluru.
Nous en faisons le tour (9km) découvrant au grès de nos pas toutes les facettes de ce géant rouge. Nous apercevons de loin des sites sacrés aborigènes. Puis un peu plus tard, nous croisons un groupe guidé par des aborigènes. Ils leur expliquent la signification culturelle de chaque site. Cela nous laisse sur notre faim, désappointés de ne pas en connaître plus sur cette civilisation ancestrale.

Nous nous en éloignons un peu ensuite pour admirer les nuances de couleurs apparaissant et disparaissant au fur et à mesure que le soleil ce couche. Uluru passera de l’ocre orangée à rouge brique avant de prendre des teintes violacées et enfin disparaître dans l’obscurité.


Notre seconde veillée a lieu sous un grand ciel étoilé et cette nuit, la température chute à -1°C.

Le lendemain matin nous prenons notre petit déjeuner peu de temps après avoir observé le soleil se lever sur Uluru.
La déclinaison de couleurs va cette fois, du noir au prune, puis violet veiné d’ocre. Paysage sympa pour prendre son petit déj’, non ?

Les meilleures choses ont une fin. Et nous devons rentrer sur Alice Springs. En route, nous nous retrouvons en selle sur des chameaux (hum hum) pour un petit tour bien marrant. Très confortable le chameau.

Retour sur Alice Springs. Merci à Mark notre guide pour tout cette aventure dans le centre rouge.

Nous allons visiter quelques jours plus tard l’ancien Alice Springs : La station télégraphique. Petit trip sympa au milieu du bush puis visite de ce relais de l’ancienne ligne télégraphique entre Adélaïde et Le royaume Uni via Darwin, l’Indonésie, l’Inde ...

Nous quittons Alice Springs pour Darwin et le Top End le lendemain.

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