Sunday december 2nd
Après un autre petit déj’ royal, nous nous préparons au départ. Nous faisons un checking de tout les « trésors » que renferme notre van.
Sans métaphore, ça donne : nous le vidons, faisons le tri et réarrangeons à notre sauce, histoire de savoir ce dont nous disposons et de nous faire un peu de place.
Cette fois, c’est parti, l’aventure commence vraiment après ce « tour de chauffe », nous ne savons pas trop où nous dormirons ce soir.
Nous en avons une vague idée tout de même, direction Crescent Head à environ 400km au nord via la Pacific Highway (je donne tout ces détails au cas où quelques uns d’entre vous, aurez l’idée saugrenue de suivre notre pérégrination sur une carte ou sur Goog**Earth).
La Pacific Highway, elle n’a de Highway que le nom. Tantôt une 2 x 2 voie ressemblant un peu à nos autoroutes, tantôt un simple route ressemblant à l’une de nos nationales voire départementales.
Difficile de décrire les paysages australiens que nous traversons alors. En fait, c’est un mélange de plein d’endroits différents sur Terre.
Parfois alors que nous traversons de grandes étendues vallonnées d’herbes vertes sur lesquelles broutent des belles vaches qui n’ont rien à envier à nos vaches normandes, et bien justement nous pourrions penser être en Normandie.
Puis quelques kilomètres plus loin, en traversant une petite ville à l’unique rue principale, nous sommes au Texas ou dans une petite ville américaine.
Une demi heure plus tard, nous sommes en pleine jungle « Rain Forest », des immenses eucalyptus bordent la route, à leur pied de grandes fougères et autres GPNI (grandes plantes non identifiées) ainsi que quelques palmiers tentant d’atteindre le sommet formé par les feuillages des eucalyptus.
Enfin après avoir traverser une rivière (entre nous, ressemblant en un peu moins large à notre Rhône), nous apercevons des villas sur pilotis et leur style colonial nous plonge en Louisiane, à Cuba ou encore en Amérique du Sud.
C’est cette alternance de paysage que nous voyons depuis le départ de Newcastle.
Sur la route, nous apercevons de temps à autre au milieu des chevaux et des vaches, des kangourous.
Mais toutefois, cela reste un peu trop fugitif pour que je rentre dans les détails maintenant, je le ferai lorsque nous en verrons de plus près et plus longtemps.
Nous arrivons à Crescent Head au crépuscule.
Petit clin d’œil pour Peter et les amateurs de rugby, nous apercevons un troupeau de kangourous sur le terrain de rugby municipal. Go !! Wallabies !! Go !! (Nous n’avons hélas pas pu prendre de photos).
Crescent Head.
Une petite ville que je qualifierais presque de hameau suisse (pourquoi suisse ? Pas vraiment pour les chalets, mais plutôt par le « luxe » des maisons, la verdure alentour).
Petit hameau, qui a cependant son terrain de golf au bord de l’Océan et plusieurs terrains de rugby.
Une plage (d’environ 30 km de long), de mignonnes petites droites (vagues déferlantes sur lesquelles on surf vers la droite), que demande le peuple ?
Peut-être un peu plus de lumière pour se préparer à manger et s’installer pour la nuit. Nous nous promettons d’essayer d’arriver plus tôt sur notre lieu de couchage la prochaine fois.
Nous nous installons sous un eucalyptus sur un parking et tentons la formule « dormir à 4 dans le van » avec une légère appréhension. Va-t-on pouvoir y dormir à 4 ?
Laurie se glisse au dessus de nos têtes, dort comme un loir, nous 3, dormons serrés sur la banquette arrière. Un poil inconfortable certes, mais bien pratique lorsque comme ici, nous ne pourrons pas dormir selon la formule « 2 dans la tente / 2 dans le van ».
Demain soir, nous verrons, mais nous allons peut-être tenter de dormir à 2 en haut et 2 sur la couchette du bas.
Franchement, nous sommes vraiment content d’avoir acheté ce van super aménagé (cf sa description), avec le toit mobile, tout plein d’accessoires utiles (bon pour certains, nous n’avons pas encore trouver l’utilité mais nous trouverons le moment venu) … Plutôt que l’espèce d’Espace que nous avions vu chez un car dealer, où nous aurions eu juste une banquette dépliable en « lit » sous laquelle nous aurions peut-être pu y glisser que nos sacs.
Monday December 3rd
Nice view for the breakfast
Petite session de surf matinal. Les vagues sont un peu petites mais bien régulières, et lorsque nous arrivons à en rider une de la série, c’est excellent.
Gaël en a surfer une sur environ 100m. Nice Dude !! Wouuuuuu !!
Bon c’est bien tout ça mais il est presque midi alors Let’s go ! Direction LA mythique Byron Bay.
Un peu l’une des Mecques du surf international.
Toujours le même type de paysage défile devant nos yeux.
Toutefois plus on remonte vers le Nord, plus les forêts sont clairsemées. Il y a moins de palmiers, fougères… mais toujours autant d’eucalyptus. Ce qui donne un effet moins jungle tropicale.
Sur la route, nous voyons un train australien, « rien de très original » me diriez-vous.
Sauf qu’ils fonctionnent au diesel et qu’ils ont plusieurs motrices à l’avant et font je ne sais combien de centaines de mètres de long. C’est bien simple, celui que nous voyons alors, mettra plus d’une minute à défiler devant nous.
Finalement, nous rendre à Byron Bay serait trop long pour y arriver avant la nuit donc nous nous arrêtons à Evans Head. Les Evans sont partout, jusqu’à l’autre bout du monde !
Thursday December 4th
Nous reprenons la route pour Noosa Heads via Byron Bay. En y passant, Byron Bay nous semble très prometteur. Que des jeunes, la planche au bras de partout, ambiance donc très surf.
Le sapin de Noël qui y est dressé à des « boules de Noël » en forme de peace & love, ça nous fait bien marré. Nous n’avons pas trop le temps de s’y arrêter mais nous nous promettons d’y passer lors de notre redescente vers le Sud.
Nous arrivons à Noosa Heads dans l’état du Queensland, quelques heures plus tard après s’être un peu perdu dans Brisbane.
Noosa Heads ressemble beaucoup à St Tropez ou Juan les Pins pour ce qui est de l’ambiance, très hype, bon chic, bon genre ou encore m’as-tu vu.
Difficile d’y trouver un Pub pour y boire une bière avec un couple de québécois rencontré au camping. Que des Lounge Bar… Le seul que l’on trouve, est finalement le club des life guard. Très chicos aussi, mais bon on s’est fout, on y boit une bière sur une terrasse donnant sur la plage alors ne faisons pas nos difficiles.
Wednesday December 5th
Session surf puis demande de renseignement sur les possibilités de trips sur Fraser Island.
Une île paradisiaque il paraît, mais l’embarquement se fait demain matin 8h à Harvey Bay se situant à environ 2h30 de route (je parle en temps de trajet et non en kilomètres, car notre van ne roule qu’à 90km/h max…). En plus de ça, nous devons nous arrêter pour faire des courses pour ces quelques jours d’excursions.
Le timing va être serré.
Bon nous allons entrer dans la séquence frisson. Âmes sensibles s’abstenir. Les scènes qui vont suivre contiennent des scènes qui peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes.
Clin d’œil à Simba, Did et tout les fans du genre.
Effectivement, nous sortons du super marché à la tombée de la nuit. On nous avait fortement déconseillé de rouler la nuit à cause des kangourous. Mais là, nous n’avons pas le choix, il nous reste environ 2 bonnes heures de route pour arriver à Harvey Bay.
Nous nous retrouvons en plein dans l’orage que nous suivions il y a peu. De véritables trombes d’eau avec une visibilité quasi nulle qui. Ce que l’on ne nous avait pas dit, c’est que les Trucks, le soir roule comme des tarés sur des autoroutes à une seule voie. Résultat, il y en a sans cesse un derrière notre van. Et encore, quand je dis « derrière », disons plutôt, presque avec nous sur la banquette arrière.
L’un d’entre eux d’ailleurs manque de peu de nous foutre dans le décor en nous doublant puis « en oubliant » en se rabattant qu’il fait 30m de long.
Bref les truckers fous + la nuit + le risques des kangourous kamikazes + l’orage = nous décidons de tourner à la première route que nous apercevons (oui, les autoroutes australiennes n’ont pas de péages, traversent parfois des villes avec des feux rouges…).
L’orage se calme et s’arrête peu de temps avant que nos arrivions dans une ville au nom inconnu.
Pas vraiment une ville d’ailleurs, mais plutôt une rue perpendiculaire à la notre, 3 ou 4 maisons, un bar (il semble y avoir des gens à l’intérieur) et ce qui semble être de prime abord une station service.
En face de nous, une cabine téléphonique éclairée par le faisceau lumineux de l’unique lampadaire de la ville. Derrière cela, un parking ou peut-être un champ car il y a une sorte de tracteur garé dans la pénombre.
Nous ne nous garons pas trop loin de la cabine téléphonique. La lumière du lampadaire, c’est pratique pour se préparer à manger.
Une sorte de râle provient de la station service et une silhouette s’avance en claudiquant vers nous… Euh non, là je m’égard mon imagination s’emballe et me joue des tours, à Romain aussi d’ailleurs.
Quelques mètres derrière la cabine téléphonique, nous apercevons des toilettes publiques à la lueur de nos lampes torches.
Gaël s’y rend, s’attendant à voir un cadavre découpé derrière une porte de toilette tellement ces chiottes sont glauques.
Laurie aimerait téléphoner mais le combiné est couvert de crasse et l’ensemble de la cabine grouille d’insecte en tout genre.
Nous décidons de nous faire à manger. Nous avons prévu une superbe pièce de beefsteak.
Mais à peine a-t-on commencé à cuisiner qu’il se remet à pleuvoir. Nous rangeons tout et cherchons du regard un endroit où s’abriter de la pluie et continuer à cuisiner. Le auvent de la « station-service » serait idéal mais il est occupé par un gros 4x4.
Pas loin, il semble y avoir du monde dans le pub.
J’y vais avec Laurie.
Le pub est une sorte de bar PMU local.
Il n’y a qu’un seul client accoudé au bar qui nous regard d’un œil pas très frais quand on rentre.
Le patron derrière le bar nous accueille d’un « ‘d evenin’ ».
Hum, la communication va être difficile.
Nous semblons réussir à lui faire comprendre que nous aimerions nous garer sous l’abri pour finir de cuisiner et aimerions savoir s’il est possible de bouger le 4x4 qui y est garé.
Il est beaucoup moins aisé de comprendre sa réponse.
A priori, le 4x4 appartiendrait à un mec qui vit dans la caravane garé un peu en retrait entre la « station-service » et le bar. Et il nous déconseille fortement d’aller lui demander.
Hum pas rassurant.
Un peu blasé, nous faisons demi tour, nous allons devoir nous contenter de ce que nous avons et devoir faire avec la pluie.
Mais juste au moment où nous allons sortir, le client nous interpelle. Il semble nous inviter chez lui pour finir de faire à manger et nous demande juste de le suivre jusqu’à chez lui.
Nous rejoignons les autres, et attendons.
Il passe devant nous en pick-up et s’arrête dans l’allée d’une maison 30 mètres plus loin.
Une maison toute simple avec un étage, la porte principale se trouve à l’étage au sommet d’un escalier et le rez-de-chaussée, quant à lui semble être occupé par le garage.
Juste avant de rentrer, il nous sort un truc du genre « j’espère que vous n’êtes pas des voleurs, j’ai un fusil à pompe au premier. »
« Non je déconne ! Je n’ai que des couteaux, je suis boucher ».
Ouais, ouais, ouais.
En fait, sous la lumière de son entrée, nous pouvons alors le détailler un peu plus.
Un peu bedonnant, il porte une chemise et un jean, une barbe et des lunettes.
Il nous ouvre la porte de son garage et nous y entrons à sa suite.
Si l’ambiance de la ville était glauque, que peut-on dire alors ?!
Nous franchissons un nouveau seuil dans le glauque et nous nous retrouvons dans un décor parfait pour un film d’horreur qui pourrait alors s’appeler « Le boucher de Gunalda» (c’est le nom de la ville dont il nous donnera le nom plus tard).
Juste en entrant à droite, des bâches et rideaux en plastiques son tendus du sol au plafond pour dissimuler ce qu’il y a derrière.
Un matelas est posé dans le coin en face de nous.
Sur sa droite entre le mur du fond et les bâches, il y a un « petit salon ».

Une vieille télé et une toute aussi vieille chaîne hi-fi sont posées sur une table le long du mur et un tas d’objet hétéroclites y sont répandus, posés là en vrac. Des canapés défraîchis entourent une table basse constituée d’un verre épais posé sur une sculpture représentant 2 corps enlacés.
Au fond du salon, nous voyons un frigo couvert de tâches sombres, ainsi que des tiroirs, une machine à laver… J’aperçois un manche en bois sous un canapé.
Hum hum…
Romain l’aperçoit aussi, me jette un regard entendu et se penche pour le prendre. Nous respirons alors, ce n’est pas un couteau, mais juste une petite pelle de jardinage.
Passé le « salon », nous voyons sur notre gauche, une porte menant vers un jardin, à gauche de cette porte se trouve un escalier montant au premier. Entre les deux, des toilettes.
Il nous dit de rester ici et qu’il revient bientôt, puis il monte au premier, en nous disant de poser notre nourriture sur la machine à laver.
Nous nous regardons et savons que nous pensons tous à la même chose, « Le boucher de Gunalda ».
Il redescend quelques minutes plus tard avec son chien et un pack de bière. Un chien genre « petit mais vicieux ».
« His name is Spad, he’s a good dog » dit-il en nous tendant le pack.
En nous regardant avec appréhension, nous en prenons chacun une.
Il nous propose de sortir sur la terrasse. Nous jetons tous un dernier coup d’œil sur notre nourriture pour voir s’il ne tente pas d’y mettre du poison.
Dehors, une table en plastique recouverte d’une sorte de nappe, sur laquelle se trouve, un marteau parmi d’autres outils.
Une trottinette pour gamin est renversée dans l’herbe.
« Nos amis vont-ils survivre au Boucher de Gunalda, suite au prochain épisode. »